La journée venait de se terminer. Tout le monde rentrait chez soi. On m'avait félicité. Encore une fois. Et comme d'habitude, j'attendais encore un peu à l'intérieur du bâtiment, ne sachant si j'allais rentrer chez moi aujourd'hui ou si j'allais rester ici. Je réfléchissais déjà à ce que j'allais faire demain. Quel vêtement j'allais porter. Et les bijoux aussi. Je souris. Cette vie est tout bonnement magnifique. Malgré mon acharnement dans mon travail, je ne pouvais m'empêcher d'y ressentir un certain plaisir. Je n'avais pas le sentiment d'être persévérant d'ailleurs. Pas alors qu'on m'avait offert cette existence sur un plateau d'argent. J'étais né pour être aimé, chouchouté, adulé tel les dieux des temps anciens. Qui ne pouvait apprécier une telle attention ? Qui pourrait simplement refuser une telle opportunité ? Personne. J'avais simplement eu de la chance selon moi, rien de plus. Bien sûr, cela ne m'empêchait pas aujourd'hui de satisfaire un maximum ceux qui m'avaient commandé en dépassant même les attentes. Mais tout de même. Je pense que l'on m'avait beaucoup aidé.
Je quitte mes pensées pour me concentrer sur le présent. Mes prunelles se posent sur le paysage à l'extérieur. Si je sortais pour rejoindre ma demeure non loin de là, il m'était jamais arrivé de quitter l'agence pour un autre lieu. publique qui plus est. Je ne m'étais pas vraiment mélangé avec le reste de la populace. Je n'avais connu qu'un seul monde ; celui de la mode. Et je n'avais également connu que des personnes issues de ce monde. C'était devenue une habitude après avoir passé deux semaines avec eux. J'étais programmé pour une existence au cœur de ma situation professionnelle, pas à l'extérieur. Aussi, j'eus la folle idée d'aller visiter la ville cette nuit. Il fallait que je profite de cette existence. Que je ne sois pas seulement un esclave dénué de sentiment et d'envie. Oui. J'avais envie de découvrir ce milieu. Oui. J'avais envie d'être quelqu'un. Qui sait, peut-être que je finirais par retrouver mes collègues dans un coin de rue et que je pourrais profiter d'une nouvelle expérience ? C'est décidé, donc ! Finalement, je quitte l'agence pour retrouver l'extérieur.
Il fait froid. Je crois. Mais je ne m'attarde pas plus dessus. Il faut que je choisisse une direction. Gauche. Droite. Gauche. Gauche. Très bien, ça sera gauche. Je commence donc à marcher, ne sachant réellement où je vais. Je n'ose regarder les autres passants. Mon regard se concentre avant tout sur le paysage qui change peu à peu au cours du temps. Au moins me dis-je, cela me permet d'éviter le moindre contact avec les autres et d'éviter les situations embarrassantes, comme le fait de ne pas savoir tenir une conversation alors que je n'avais aucun sujet à tenir. Outre peut-être sur les vêtements. M'enfin. Tout le monde ne possède pas le même intérêt que moi ! Il valait donc mieux pas que je tombe sur quelqu'un, oui. Je devais éviter le contact. Mais quel intérêt je pouvais tirer d'une balade silencieuse ? Rien certainement. Du moins, pas encore. Mais soudainement, mon attention est happée par la vue d'un bâtiment. Il a l'air d'être chic comme tout les bâtiments dans le quartier d'Ancha et en même temps, il a l'air différent. Je décide donc de m'approcher. On dirait qu'il y a de l'animation à l'intérieur.
En effet. Lorsque je rentre, il y a bien des gens. Beaucoup de gens même. Un moment, j'hésite entre continuer mon avancée à l'intérieur ou faire tout simplement demi-tour et repartir chez moi. Après tout, j'avais vu beaucoup de choses aujourd'hui. C'était déjà bien. Néanmoins, je suis tiré à l'intérieur, un homme me disant de ne pas faire le timide. Je me laisse faire, bien qu'un peu sur mes gardes et je visualise mon environnement pour aller à la caisse et payer ma place, usant de l'argent que j'avais reçu aujourd'hui. Je file ensuite m'installer pour me perdre en direction des danseuses qui s'agitent sous nos yeux. Un instant, je prie pour être évité, ne pas être remarqué, mais je sais que c'est perdu d'avance. toutes les femmes et les hommes sur la piste cherchent à se distinguer des autres. Quitte à aller directement face au client.
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